« C’est la financiarisation qu’il s’agit, finalement, de mettre en procès », Florence Palpacuer

On connaît, depuis les années 1990, l’injonction fondamentale du management qui lui tient lieu d’activité : « Débrouillez-vous comme vous voulez, mais tenez les objectifs que je vous assigne ». Cela pouvant occasionner une autonomie en trompe-l’oeil pour le salarié, qui croit ainsi pouvoir jouir d’une prérogative nouvelle par rapport à la standardisation taylorienne.

C’est ce que confirme la tribune de Jean-Philippe Denis dans Le Monde Idées du 11 juin : « la mission du manager est de « faire en sorte que les autres fassent ». C’est ainsi que s’explique, selon lui, le fait que la responsabilité pénale du management soit difficile à établir car, de ce fait, « comment pourrait-il être possible de démontrer la chaîne des causes et des conséquences qui expliquerait qu’un battement de cil d’un PDG ou qu’un plan stratégique voté en conseil d’administration puisse déclencher une série de suicides ? « 

C’est à cette question que semble répondre en écho l’article de Florence Palpacuer dans cette même édition du Monde : « Au-delà des pratiques managériales et des formes de responsabilité qu’elles induisent, c’est l’économie que nous souhaitons mettre en œuvre et construire qui se trouve aujourd’hui en procès. » En effet, comme le conclue Florence Palpacuer, c’est bien « la financiarisation qu’il s’agit, finalement, de mettre en procès »… « Finalement », c’est bien là qu’on aboutit si l’on remonte jusqu’à son terme « la chaîne des causes ». On excède « le battement de cil du PDG » pour instruire la société dans laquelle nous voulons vivre, « le procès de l’économie telle que nous la construisons. »

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