Pierre Morville était un des fondateurs de l’Observatoire, dans cet attelage que beaucoup comparaient à l’alliance de la carpe et du lapin, entre la fédération Sud PTT et la CFE-CGC qu’il représentait. Personnalité généreuse qui s’intéressait à tout, son engagement politique et sa passion pour les débats étaient mus par un combat pour la justice sociale auquel il a consacré sa vie, désespérément. Il s’est très tôt inquiété, bien avant la « vague » des suicides, des conditions de travail létales et des drames humains à France Télécom. Il a beaucoup contribué à la création du comité scientifique de l’Observatoire du stress, car il y voyait non seulement un outil susceptible de mettre au jour les racines du mal et si possible d’y remédier, mais encore un moyen indispensable de faire connaître à l’extérieur l’arbitraire, l’iniquité et la violence du management par la terreur. Ses camarades gardent surtout le souvenir d’un militant brillant dans ses analyses et audacieux dans ses perspectives : avec et parmi eux, Pierre a été un pilier essentiel de cette nouvelle expérience syndicale.
Il avait choisi de quitter Paris pour s’installer à Nîmes dans un projet de retraite méritée. Souffrant, il n’a pas pu être présent aux audiences du tribunal de Paris à l’occasion du procès des dirigeants de France Télécom qui s’est déroulé cet été. Il est décédé vendredi 21 février à Toulon où il était hospitalisé, suite à des lésions cérébrales.
Bon départ, camarade, nous sommes tristes mais nous te garderons comme un très bon souvenir.
Je t’aime fort père
A un jeune camarade révolutionnaire que j’ai connu à Montpellier. Pierre à Révolution, moi, mao sponte. Regrets fraternels. Bertrand Hertz