- Samira
- Orange
- 2008
- Paris
Je suis Samira, en invalidité, à taux de 68%, toujours faisant partie de l’effectif d’ORANGE FRANCE, Ex France Telecom. Je suis rentrée dans l’entreprise en l’an 2000, j’ai vécu la fusion de 2RC avec Orange, j’ai vécu le changement de nom. France Telecom a été nommée « « ORANGE France » ».
Je suis diplômée de hautes études supérieures. A mon arrivée chez 2RC, filiale d’Orange, en 2000, j’étais assistante Back Office (dans un centre d’appel), malgré mes diplômes. Un boulot purement administratif, et purement relation clientèle.
Deux ans après mon plateau est fermé, mobilité exigée, accomplie dans l’urgence, j’ai dû trouver dans la nécessité un nouveau poste par défaut, en tant qu’ Assistante de Direction.
En 2007, j’ai déposé une requête auprès de mon manager, et de mon DRH, après 4 ans en poste d’assistante de Direction, pour une conversion de poste, en adéquation avec mes études supérieures, et mes expériences professionnelles dédiées à la Relation Client, basées en domaine Commercial, la Vente, et le marketing.
Mon manager a refusé ma mobilité, alors que la réglementation en interne, fait valoir que le salarié pourrait demander sa mobilité après 3 ans d’exercice au même poste, c’était mon cas.
Pendant toute la période de 2007, j’ai subi toutes les humiliations, les réprimandes, les pressions au quotidien……
J’ai fini par obtenir un poste de responsable Ecoute Clients, sans aucune aide, sans aucun soutien, sans aucun appui, ni de la part de ma DRH, ni de celle de mon manager.
Je suis partie pour deux semaines d’essais (pas en formation), et quand je suis revenue dans mon ancien bureau pour déménager, il était vide, saccagé, je n’ai rien retrouvé ni mes dossiers professionnels, ni mes effets personnels.
A la suite du Conseil d’un délégué syndical, j’ai porté plainte, et c’est devenu un enfer, Personne ne m’a soutenue, on m’a mis la pression pour que je retire ma plainte, j’ai été harcelée moralement, discriminée au sein de mon travail, en plus de l’agressivité verbale, je n’avais ni boulot, ni activité professionnelle proprement dite, je n’avais rien à faire de mes journées durant deux années. Mon manager m’a rétorqué une phrase, que je n’oublierai jamais, je le cite : « tu es grillée partout, personne ne voudra de toi dans son service, ni promotion, rien, tu es qu’un numéro, on va t’écraser comme un mégot de cigarette…… ».
Mon état de santé commençait à être très sérieusement atteint, j’ai alerté toutes les personnes concernées par ma situation et par mon environnement professionnel, quel que soit leur rang, leur statut, et leur niveau de décision, en vain. On m’a isolée, placardée, atteinte dans ma dignité, dans mon intégrité, laissée pour compte, la peur au ventre.
Après une inaptitude du médecin de travail de l’entreprise, ordonnée volontairement par la DRH de la DTF, un recours a été déclenché auprès de l’Inspecteur du Travail, ainsi du Médecin Inspecteur du Travail, ces derniers ont débouté la décision du médecin de travail, en exigeant de la DRH de me trouver un poste pérenne dans un autre service avec des compétences égales, ou équivalentes.
Un rendez-vous, pour un entretien, a été fixé le 27 novembre 2009 avec la DRH de la Direction UPR IDF (Unité de Production et Réseaux Ile de France), ainsi la responsable du Département APOR, ces dernières dépendaient forcement de la direction IDF.
Je me suis trouvée dans un environnement totalement opposé, à ma formation initiale, professionnelle, à mes compétences, à mes études supérieures, aux recommandations du Médecin Inspecteur du Travail.
Les postes choisis par la DRH UPR IDF, se trouvaient avec des aptitudes inferieures, non conformes à mes qualifications, ni appropriés à ma classification entant que ACO. (Agent Contractuel).
Sachant la non adaptation du poste à la règlementation en vigueur, et au droit de la salariée, j’ai décidé de le signaler en urgence à la DRH, cette dernière, a refusé volontairement de prendre acte, à reconsidérer que le poste en question n’est, en aucun cas, un poste équivalent ou égal à mon poste antérieur avant le harcèlement moral. Hélas, les résultats n’étaient pas au rendez-vous, malgré mes diverses sollicitations, mes multiples interventions auprès de mes dirigeants, malheureusement, j’ai eu que le silence, le mépris.
Je me retrouvais, alors, entre quatre murs, du matin au soir, toute seule dans un bureau isolée, seule, sans que personne me vienne me dire « « bonjour » » ou « « bonsoir » » ou comment allez-vous » » sans travail, sans aucune activité, sans poste, …..etc….car le sentiment de ne rien faire et attendre la fin de la journée était une extrême violence, destructif, nuisible sur le plan physique et moral, ce qui a duré deux années.
Le fait de me sentir angoissée, inquiète, anxieuse, soucieuse, perplexe, avec perte d’appétit, perte du poids, ce sont les signes de détresse, d’un appel au secours, réels, et visibles.
Alertant mes responsables du service, je me suis retrouvée dans une position seule, critique, me battant seule, tout en me heurtant à des violences verbales, agressivités verbales, au manque d’écoute de la part des dirigeants directs et indirects, à l’immobilisme, à la passivité des médecins de travail, des assistantes sociales, des personnes RH, à l’indifférence des collaborateurs qui ont été témoins des agissements de la DRH sans intervenir.
Ces agissements fréquents à mon égard commis par mon employeur, ont provoqué un acharnement perpétuel envers ma personne, avec pour but de me détruire physiquement et psychologiquement. Mon employeur a cautionné les faits de harcèlement moral commis par les dirigeants, et par des responsables de ce Groupe avec, toute Impunité, indifférence, détachement et désinvolture, sans se soucier des conséquences néfastes, et destructibles au sein du travail, qui pourraient se révélaient irréversibles.
Vu l’exposition des faits, vu la reconnaissance de ma maladie, par la CPAM, en tant que maladie professionnelle due aux conditions de travail subies au sein de l’entreprise, je considère avoir été victime, de harcèlement moral qui s’est manifesté notamment par des paroles, par des actes répétés, par des insinuations tendancieuses, commentaires humiliants, remarques désobligeantes soit, en étant seule, soit, en présence de collaborateurs (trices), des atteintes à mon intégrité, à ma personne, isolement, omissions blessantes, pressions pour me faire quitter le service, mon travail en déployant des méthodes limites légales, interdictions d’accès aux locaux de mon travail, et au système d’information de l’entreprise, mesures discriminatoires en matière de reconnaissance de compétences et de qualification, des conditions de travail et d’accès à un nouvel emploi sans entraide, ni suivi, ni appui, qui ont eu des effets négatifs, invalidantes, notamment sur ma santé psychologique, en portant atteinte à mes facultés de toutes sortes.
Il n’y a pas de sécurité sans responsabilité.
Il n’y a pas de responsabilité sans conscience.
Il n’y a pas de conscience sans connaissance.
La connaissance n’est rien sans la rigueur.
Il n’y a pas de place pour le hasard ou la négligence.