- Bichon Philippe
- Orange SIFAC (système information facture) site de Pessac
- 2007
- Gironde
Durant l’année 2007, j’ai été témoin d’un harcèlement institutionnel en recevant chaque jour dans ma boite au lettre mail des propositions d’emploi diverses n’ayant aucun rapport avec le poste de concepteur de système d’information que j’occupais à l’époque au SIFAC service informatique situé sur la commune de Pessac (8 rue Thomas Edison) ni d’ailleurs à aucun des postes divers et variés que j’avais occupé à France Telecom dans le domaine du réseau.
Ces postes pouvait être des postes dans la fonction publique car je relevais du statut de fonctionnaire d’état ou des postes divers comme la reprise de commerces ou d’entreprises artisanales dans le cadre de l’essaimage.
Ces constatations se sont déroulées tout au long de l’année 2007, j’avais fait remarquer au directeur du SIFAC, M Pierre Marin, ce harcèlement par voie de mail, lui demandant s’il avait toujours la volonté de continuer à travailler avec le personnel du SIFAC et il me semble que par la suite nous avons cessé de recevoir les propositions les plus farfelues.
Il y a eu aussi, beaucoup plus tard, hors de notre service l’immolation de Rémy Louvradou devant son agence à Bordeaux qui fut un choc pour tous sur Bordeaux.
Je veux également témoigner de l’intervention d’un cabinet de consultants payés par Orange pour expliquer au personnel ce qu’était la transformation dans une entreprise. Le contenu de cette conférence pouvait se résumer ainsi :
Comme une nouvelle loi de la nature aussi certaine que la gravitation universelle, l’entreprise doit changer en permanence. Elle ne peut pas faire autrement car elle doit s’adapter à l’accélération technologique et lutter contre la concurrence qui joue le même jeu. La démonstration est aussi certaine qu’irréfutable et, par voie de conséquence, le personnel de l’entreprise doit devenir agile et emprunter le chemin obligatoire de la vallée du changement comme une série de dépressions suivies de collines à escalader. Cette sinusoïde infernale fait de nous, les salariés, des êtres cyclothymiques passant successivement d’un état dépressif à un état euphorique ceci se répétant éternellement.
Naturellement, ce système produit des scories, ceux qui ne s’adaptent pas, ceux qui sont bloqués dans l’état de déni ou de deuil et qui ne passent jamais à celui de l’acceptation de son sort, nouvelle aliénation des temps dits modernes. Malheureusement l’entreprise ne peut rien pour eux, car cela relève de la pathologie donc de la chaîne CHSCT → Médecin du travail → Psychiatre?
Loin de moi l’idée qu’une entreprise est immuable et n’a jamais de mutation à opérer au cours de son existence, le personnel avait déjà une longue expérience des tournants technologiques et commerciaux que France Telecom avait dû prendre, mais comme pour toutes les espèces vivantes, les périodes de mutation doivent être suivies de période de stabilité, dans l’histoire les changements effectués à un rythme trop rapide ont toujours engendré des extinctions. D’autre part l’idée qu’une direction et son management qui met ses employés dans ces situations n’est pas responsable des accidents personnels qu’elle cause (dépressions, suicides..) est insupportable, l’idée aussi que c’est à nous seul de trouver les ressources intérieures pour faire face à des situations dans lesquelles le management nous a délibérément mis est inadmissible !
Il faut vraiment punir ce triumvirat infernal Lombard-Vienes-Barberot qui ont sciemment dégradés les conditions de travail du personnel pour parvenir à leurs fins, sans aucun état d’âme ni compassion pour qui que ce soit. Ce procès doit être leur Nuremberg.