- Béatrice
- Orange
- 2009
- Calvados
Voici la lettre que j’ai envoyé à mon directeur après la fermeture de mon site de travail, pour une mobilité forcée à Caen, soit 60 jm de plus...
Depuis janvier 2009, ma mutation géographique vers le service Réclamations Pro de Caen, consécutive à la fermeture des RJ-LJ de Lisieux, a considérablement allongé mon temps de trajet domicile-travail et fortement détérioré mes conditions de vie.
Lorsque je travaillais à Lisieux mon temps domicile-travail était aller retour de 15mn par jour.
Depuis janvier 2009, cette durée est passée à environ 3h par jour quand tout va bien, c’est à dire quand la SNCF ou Twisto n’ont pas de défaillance. Je pars de mon domicile vers 6h35 le matin pour me rendre à la gare de Lisieux, 30 à 35mn de train et pour finir 30mn de tram. Souvent ces deux moyens de transports sont « bondés» et il est très souvent difficile de trouver des places assises.
Au cours de l’année 2009, le tram passant devant la fac, nous avons de février à juin subit toutes les manifestations des étudiants. À plusieurs reprises nous n’avons pas eu de tram, ou nous avons du finir le parcours vers la gare à pied.
Très souvent nous devons faire face aux divers problèmes techniques du tram, aux intempéries qui nous privent de ce service. En décembre, nous avons du nous rendre rue Recteur Daure à pied
45 mn de marche sur des trottoirs glissants.
En janvier nous avons eu à de nombreuses reprises des retards importants le matin : absence totale de tram ou pas de tram B ce qui nous oblige à finir le parcours à pied.
Aujourd’hui, ma santé physique est menacée, du fait de l’augmentation des risques liés au transport et de la fatigue qu’engendre une journée de travail assortie de près de 3h de trajet.
Ma santé psychique est elle-même altérée car la course due aux horaires de transport (train, bus ou tram avec voyage debout le plus souvent s’avère stressant).
Le temps perdu consacré au trajet pour le travail pour moi représente par semaine 12h et par an plus de 500h, c’est donc une partie de ma vie privée qui est sacrifiée.
Mes capacités professionnelles sont elles aussi impactées, la fatigue ressentie dans la journée m’empêche d’être performante sur toute une journée. Cette fatigue accumulée tout au long de 2009 me rend vulnérable, si cette situation doit perdurer je ne sais combien de temps je serai capable de tenir.
Qu’ai je fait au cours de ma carrière au sein de France Telecom pour mériter une telle sanction.
Il y a trois mois, notre Président, M. Lombard, présentait un nouveau contrat social dans lequel il affirmait vouloir "mettre de l’humain au coeur de notre organisation". Depuis, M. Richard, Directeur général délégué, est allé plus loin, en affirmant qu’une remise en cause était nécessaire, qu’un salarié malheureux ne crée pas de valeur et qu’il faudrait se demander ce que coûte le stress, la souffrance. Je vous demande aujourd’hui, M. le Directeur, de mettre en application cette annonce de notre PDG de France Télécom.
Mon entreprise se fait le chantre du développement durable: pourquoi impose-t-elle à son personnel de Lisieux de partir travailler à Caen, soit à plus de 50 km de son ancien site ?
Mme R. de V., Directrice de l’Agence Pro, nous apprenait que le site Branly de Lisieux a vocation à être vendu. Mes collègues et moi ne nous focalisons pas sur un site lexovien en particulier. Le site Matignon en centre ville est aujourd’hui très partiellement occupé. Il est fonctionnel et pourrait accueillir rapidement tous les ex-Lexoviens qui, parce qu’ils veulent préserver leur santé, souhaitent un retour sur le site de Lisieux.
Personnellement j’accepterai également en dernier ressort un télé-travail à domicile.
Voilà pourquoi, Monsieur le Directeur, avec mes collègues lexoviens impactés, je vous demande ma relocalisation sur le site de Lisieux.