- Orange
- 2005
- Indre-et-Loire
Je demande réparation à Orange de ce que j'ai subi entre 2007 et 2010.
Mais le pire était déjà arrivé pour moi, dès le lancement des plans ACT et NEXT.
Et ça, la commission de réparation et d'indemnisation le passe à la trappe, car elle se limite à 2007-2010. Quelle réparation réelle dans ces conditions ?
Le jour de ma reprise, après un an de Congé de Longue Maladie, était celui du dernier round de lancement des programmes NEXT et ACT de ma direction, en novembre 2005.
Une reprise éprouvante à plus d'un titre.
J'avais reçu deux lettres recommandées, l'une du CSRH qui m'indiquait de reprendre le mercredi à 9h sur mon site à Tours, et l'autre, de mon responsable, qui me convoquait le jour de ma reprise à 11h, à la Direction, à son bureau à Orléans, à 120 km de chez moi.
Je n'avais pas l'énergie pour me rendre à cette convocation, et j'avais un RV médical sur Tours pendant midi.
Je me suis donc rendue sur mon site.
Mon badge n'ouvrait plus la porte du bâtiment.
Mon portable professionnel avait été désactivé pendant mon arrêt, et je ne pouvais appeler personne.
J'ai attendu plusieurs dizaines de minutes qu'on m'ouvre.
Je n'ai pas pu ouvrir la porte du bureau partagé avec mes collègues, car la serrure avait été changée. C'est la logistique qui me l'a ouvert.
J'ai trouvé dans l'imprimante un échange de courriels entre mon chef et mes collègues, qui indiquait mon secteur pour ma reprise : un secteur complètement nouveau, sur deux départements extérieurs, le Loir-et-Cher et le Loiret, tandis que ma collègue de Tours restait sur l'Indre et Loire.
Ces premières heures de reprise de travail ont été particulièrement éprouvantes pour moi. J'ai téléphoné à mon responsable que je ne pouvais me rendre à son RV pour des raisons de santé.
Une collègue m'a indiqué que l'après-midi se déroulait la dernière « grand messe », à Tours, pour finir de présenter, à tout le personnel, le projet NEXT et ACT.
Je m'y suis rendue, car cela me paraissait nécessaire, en tant qu'assistante sociale du travail, pour comprendre les évolutions de l'entreprise, et que c'était une opportunité qu'un déplacement à Orléans m'aurait fait rater. Au moment de la collation, le DRH, mon n+2, m'a vue et m'a ignorée.
Mon responsable m'a à nouveau écrit en recommandé chez moi pour une nouvelle convocation à son bureau, en me menaçant, sinon, de suites disciplinaires.
Je me suis sentie mal. J'ai demandé à mon médecin de m'arrêter la journée qui précédait le RV.
J'ai demandé à une déléguée du personnel, et un délégué syndical de m'accompagner à ce RV. J'ai eu des difficultés à trouver leurs coordonnées (c'étaient seulement depuis le début de l'année qu'il y avait des IRP).
Lorsque nous nous sommes présentés au RV, mon responsable a refusé qu'ils m'accompagnent. Je me suis effondrée et les collègues m'ont rattrapée avant que je ne tombe. Mes membres étaient raides et je ne pouvais plus marcher. Je me suis mise à hurler. J'ai été prise en charge par le médecin du travail du site.
Mon secteur a été revu de manière à partager les contraintes de déplacements avec ma collègue, mais l'ambiance de travail était très dégradée.
C'est six mois plus tard qu'un cancer du sein a été décelé et m'a conduit à un nouveau CLM.
Pour moi, c'est le stress de cette reprise qui a été le facteur déclenchant de ce cancer.