Délégué du Personnel, mon bureau était devenu le bureau des pleurs de mes collègues de mon service. Suicide d’un collègue

  • France Telecom
  • 2009
  • Côtes-d'Armor

Bonjour,
Tout d’abord, un grand merci et bravo pour tout le travail fourni.
Je suis fier d’être à Sud.
Je suis le procès sur différents sites.
Voilà le mail envoyé à Patrick Ackermann.
Bien cordialement
Yves Bordron

———— SITUATION PROFESSIONNELLE --------
Date de début d’activité chez FT : novembre 1978
Poste occupé : Qualifieur
Sous quel statut avez vous exercé : Fonctionnaire

——— FAITS SUBIS OU CONSTATES ———————
Avez-vous :
- subi des faits de harcèlement moral : oui
- été témoin des faits de harcèlement moral : oui
Indiquez sommairement la nature des faits subis et/ou constatés :
En tant que Délégué Syndical et Délégué du Personnel, mon bureau était devenu le bureau des pleurs de mes collègues de mon service.
Et moi même, j’ai été au fur et à mesure isolé (bureau au bout d’un couloir, et sans jamais aucune promotion proposée.
J’ai aidé et conseillé Didier Martin avant son Suicide en 2009. Malheureusement, j’ai échoué. Période très dure.

Mon interview dans “Le Parisien”
http://www.leparisien.fr/economie/25e-suicide-a-france-telecom-didier-etait-desespere-15-10-2009-676104.php
25e suicide à France Télécom : «Didier était désespéré»
>| 15 octobre 2009, 20h41 |37
Un homme isolé, stressé, désespéré. C’est en ces termes qu’un proche décrit l’état dans lequel se trouvait Didier, l’ingénieur de France Télécom âgé de 48 ans qui s’est donné la mort ce jeudi à Lannion, dans les Côtes d’Armor. Ce nouveau drame porte à 25 le nombre de suicides dans l’entreprise en près de deux ans.
Yves Bordron, qui travaille sur le même site que la victime, raconte comment il a vu l’état de santé de Didier se dégrader. Cela faisait treize ans que ce père de trois enfants «était à Lannion après avoir travaillé en région parisienne, il se plaisait énormément ici», a expliqué l’élu SUD du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
«Il était totalement isolé dans son équipe»
«Mais au 1er trimestre 2008, quand la direction a annoncé qu’il y aurait 300 suppressions de postes, dont 100 à Lannion, Didier était dans un état catastrophique, stressé, désespéré, en pleurs devant moi car il avait peur qu’on le pousse à la mobilité».
«Il s’est confié à moi. Je lui ai dit d’en parler à quelqu’un de son service, mais il disait qu’il ne fallait surtout pas se montrer faible. Il était surchargé de boulot, il se sentait incapable de faire face, il travaillait tard le soir, il ne décrochait jamais, poursuit-il. Didier se sentait inutile, il était totalement isolé dans son équipe, largué.»
L’ingénieur avait postulé, en vain, à Rennes
Il y a un mois, l’ingénieur a été hospitalisé «pour dépression nerveuse, un médecin a détecté chez lui des tendances suicidaires», explique le syndicaliste qui connaissait bien le défunt et son épouse. «Il y a 15 jours, il avait quitté l’hôpital mais avait peur de rester seul chez lui, il était parti chez ses beaux-parents en Seine-et-Marne. En début de semaine, il était rentré chez lui pour «aller à un rendez-vous avec un psy».
«Didier avait postulé sur un poste à France Télécom Rennes, il ne tenait plus à son poste actuel. Il y a quelques jours, il avait su qu’il n’était par retenu. Il était très déçu selon son épouse», explique Yves Bordron «Ce matin, sa femme est partie faire des courses, quand elle est revenue, elle l’a retrouvé mort... C’est catastrophique», ajoute-t-il avant de fondre en larmes.
A Lannion, «quatre autres personnes sont très mal en point»
«Maintenant, on est très inquiets pour d’autres employés du site, notamment pour quatre personnes qui sont très mal en point. Ils n’en ont rien à faire des décisions prises maintenant par la direction, pour eux c’est trop tard, le mal est déjà fait», déplore l’élu du CHSCT.
«Il n’y a pas que la mobilité pour dégoûter les gens» et faire «qu’ils dégagent», assure ce technicien de 52 ans, dont 31 passés dans les services informatiques de la société de téléphonie. «Je connais un polytechnicien en R&D (recherche et développment, ndlr) qui a refusé la mobilité, il se retrouve à un poste mais on ne lui donne pas de boulot», s’indigne-t-il en évoquant aussi les «augmentations zéro», même pour les cadres «qui bossent bien».

De quelles preuves disposez-vous ?
- courriel ; oui
- courrier : non
- témoignages d’anciens collègues : non
- sanctions disciplinaires : non
- autres : précisez …………………………………………………………

Souhaitez-vous vous constituer parti civile au procès ? oui