- Pierre
- 2007
Je suis entré comme inspecteur aux PTT (fonctionnaire) en mai 1974. J’ai pris ma retraite comme Directeur Régional en juin 2015. J’étais donc présent à FT pendant toutes ces années.
Au moment des faits, j’avais un poste d’acheteur-groupe.
J’ai eu plusieurs de mes collègues et amis qui ont été obligé de prendre leur retraite par anticipation, après des pressions énormes de leurs directions. Quand je les avais au téléphone, j’avais du mal à les reconnaitre tellement ils étaient assommés.
Dans mon cas personnel, voici qq exemples des pressions que j’ai subies entre le 25 janvier 2007 et le 1° novembre 2008, soit une année et demi.
Situation depuis fin 2006,
- FT affiche sa volonté de réduire les effectifs de 22 000 personnes
- Le classe d’âge 55-60 ans est particulièrement visée car il existe des plans de départs à la retraite anticipée
- Je suis chapeauté par un jeune manager, Etienne V. de T., frais émoulu de l’université, ayant pour seule expérience professionnelle quelques missions d’audit pour le compte d’AT Karney, la société où travaillait Louis-Pierre Wenes avant d’entrer à FT.
- Après un premier entretien annuel satisfaisant (disponible), le ton change fin 2006, et je suis informé, par courrier du 25 janvier 2007, de la disparition de mon poste et de mon affectation à l’Espace Développement (alias « le cimetière des éléphants »)
- Cette affectation signifie que je suis chargé de trouver par moi-même un nouveau poste, si possible à l’extérieur de FT car les poste internes sont verrouillés
- Je n’ai donc plus de travail
- A titre vexatoire, M. de T. exige que je vienne « pointer » tous les jours devant un ouvrier d’état (cadre C ou D de la fonction publique), alors que je suis cadre supérieur niveau 4.4, c’est-à-dire au niveau Ingénieur en Chef de Classe Exceptionnelle. J’ai refusé cette injonction.
- Jusqu’en juillet 2007, je répondrai à 21 annonces (20 dans la Fonction Publique et 6 en interne FT) : le problème sera toujours le même : ma qualification trop forte et un accompagnement financier insuffisant de FT (perte de 75 000€ pour moi dans un cas très précis et documenté, alors que je démontrais l’intérêt financier de FT dans l’opération)
- En mars 2007 FT me propose une mission à haut risque de 6 mois chez Orange que j’accepte, et qui se déroulera très bien, au grand dam de l’Espace Développement, mais à la satisfaction d’Orange !!!
- En septembre 2007, FT me propose un poste « pérenne » à Belfort. Après déplacement sur place, il apparait que ce poste doit disparaitre dans les 6 mois suivants : je le refuse donc. La DRH me notifie par lettre recommandée le 22 novembre 2007, « prendre acte de mon refus ». Je suis, par ailleurs, mis en copie d’échanges pour savoir officiellement combien de postes un fonctionnaire peut refuser avant d’être licencié.
o Ce poste était donc la 1° partie d’un piège de FT visant à me faire refuser 2 postes dans mes compétences pour justifier un licenciement pour faute
- On me propose, qq mois plus tard, un poste à Limoges. Après visite sur place, le poste se révèle intéressant et pérenne. Je l’accepte donc. Après 3 semaines d’attente, je demande à quelle date je dois me présenter. Je reçois alors un mail de 3 pages du Directeur Régional de Limoges, très gêné, qui finit par avouer que le poste existe bien, mais que son titulaire n’envisage pas de le libérer avant qq années !!!
o Ce poste était donc la 2° partie du piège de FT, mais qui s’est retournée contre mon employeur.
- Suite à cette fausse information manifeste de la DRH et ce piège évident, j’ai menacé d’attaquer France Télécom devant le Tribunal Administratifs pour non-respect de son obligation de me trouver un travail, « inactivité forcée susceptible de porter atteinte à mes droits et à ma dignité » et « de compromettre mon avenir professionnel », et « non versement des bonus variables non liés à une faute de l’agent »
- FT m’a donc proposé un poste à l’été 2008 qui se concrétisera, après la création d’une filiale commune entre le groupe FT et le groupe BNP-Paribas, par ma mise à disposition de cette nouvelle entreprise à compter du 1° novembre 2008.
Conclusion :
- Je suis resté 1,5 année « au placard »
- Devant justifier devant les collègues que je ne faisais rien alors qu’ils croulaient sous la charge
- Devant mes enfants, que j’avais de « bonnes raisons « pour être payé à ne rien faire »
- Devoir subir des vexations de tous niveaux
- Avoir perdu 15% de mes revenus pendant cette période, soit 14850€ :
o 15% est, en effet, le pourcentage moyen de mon bonus annuel, avant et après la période étudiée. Je n’ai pas touché de bonus car pas d’entretien individuel et donc pas d’objectif : 5500€ mensuel*18 mois*15%= 14850€ (justificatifs sur demande)
- Mon épouse a dû subir, pendant 18 mois, un mari à la maison avec un caractère de plus en plus difficile. Il n’est pas étonnant, lorsque j’ai annoncé prendre ma retraite, qu’elle ait immédiatement demandé le divorce, ne voulant plus risquer de revivre des moments pareils.
Je vous laisse le soin de voir ce que vous pouvez faire de tous cela.
Bien cordialement