08/07/2019 : dernière semaine de procès avec les plaidoiries des avocats des prévenus

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08/07/2019 :
Un petit résumé vous décrivant le vécu des plaidoiries depuis le banc des parties civiles, avec un petit zeste d’humour ainsi vous connaitrez mon humeur du jour.

Dernière semaine de procès et c’est le premier jour des plaidoiries des avocats des prévenus. Après les réquisitions de vendredi on ne peut plus à charge, voilà que les avocats du jour démontent un à un tous les arguments démontrés pendant 6 heures durant, vendredi. C’est parfois risible de constater en fait la partie de ping-pong qui se joue entre les deux camps.

J’admire particulièrement la patience inébranlable de la Présidente du Tribunal qui, stoïque, écoute très attentivement tout ce petit monde en robe noire. De temps en temps, elle développe avec grâce un bel éventail bleu qu’elle active énergétiquement car il fait chaud sur Paris et la clim du tribunal semble avoir des faiblesses. C’est à elle que reviendra le rôle de décider du verdict final qui nous sera livré dans quelques semaines, que dis-je quelques mois car il y a tous les jours des pièces qui se rajoutent au dossier.

Autant j’ai trouvé les plaidoiries des avocats des parties civiles de la semaine dernière, très vivantes, stylées, intéressantes, abordables et disons carrément de haute volée dans le ton, que celles d’aujourd’hui faisait appel à un tel vocable judiciaire incompréhensible pour la non-initiée que je suis (et je pense ne pas être la seule) que c’est presque à la limite de l’ennui. C’est dire !

Au retour du déjeuner à 13h30, les envolées lyriques du premier avocat de l’après-midi essaient de nous tenir en éveil mais son « verbiage » technique devient peu à peu soporiphique au point que je commence à voir ma voisine de gauche et mon voisin de droite piquer du nez. Moi aussi, levée à 4h30 pour prendre mon train de 6h07, je commence à avoir les paupières lourdes et je crois constater qu’on est au bord de la sieste collective. Je sors faire un petit tour aux toilettes ce qui me ravigote quelque peu. Il faut dire qu’il y a un va et vient permanent dans cette salle d’audience, on y entre et on en sort comme dans un moulin !!! et avec des portes qui grincent et claquent à tout va.

De retour à mon poste d’observation, j’ai dans mon champ de vision direct Didier Lombard que j’observe et oh stupeur, il a dû lui aussi être piqué par une mouche tsé-tsé (très nombreuses cet après-midi) car je le vois pencher dangereusement sur sa chaise, il va finir par terre si ça continue. Je me suis dis : « Oh la la, c’est l’heure de la sieste de « Pépère » (77 ans tout de même, ayant assisté assidûment à « son » procès 12 semaines durant). [ndlr : « Pépère est le surnom que mon ami Alain Souchon donne à son « PDG de la chanson française », à savoir Georges Brassens quand il reprend ses chansons. J’en profite pour remercier chaleureusement Alain (Souchon) et Laurent (Voulzy) que j’ai la chance de connaître tous les deux depuis 38 ans, et qui m’ont beaucoup soutenue ces 10 dernières années de souffrance, grâce aux « parenthèses enchantées » que j’ai pu vivre avec eux lors de leurs concerts en solo et cette grande tournée en commun de 2015 qui fut un véritable enchantement, un tel bonheur et une telle bouffée d’oxygène et de BIENVEILLANCE. J'en profite pour remercier mes amis que je retrouve à l'occasion des concerts et avec qui je partage avec tant de plaisir ses moments enchanteurs].

C’est ensuite une jeune avocate qui prend la suite et par miracle, elle arrive à réveiller toute l’assemblée, « Pépère » finit de sortir de sa torpeur et attrape son cartable diplomatique dans lequel il plonge la main à la recherche de quoi donc… un éventail comme Mme La Présidente pour se ventiler les idées ? Mauvaise pioche, ce sera une petite bouteille d’eau pour se rafraichir. Un nouveau plongeon dans le cartable diplomatique où frénétiquement, la main recherche quelque chose… le fameux carnet diplomatique et le stylo qui va bien avec, pour prendre des notes (comme il le fait tous les jours). Que peut-il donc raconter dans ce carnet, vraisemblablement ses secrets d’état. Et par là-même cela lui donnera une contenance qui lui permettront de rester en éveil.

16h00 : c’est terminé pour aujourd’hui. Ouf, je ne sais pas comment cela aurait fini si les plaidoiries avaient duré jusqu’à 20h au 21h comme certains autres jours d’audience!!!